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Outre-mer : avec les variants, la fin des motifs impérieux ce n'est pas pour tout de suite...

Dans l'entourage de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, on y croit pas


Depuis maintenant 20 jours, les territoires d'outre-mer sont coupés du reste de la métropole, par un petit morceau de papier que les voyageurs doivent remplir prouvant du motif impérieux de leur séjour. Cette barrière administrative a fait s'effondrer le tourisme en Guadeloupe et ailleurs. Actuellement privés de touristes, les professionnels des Antilles n'ont aucune visibilité quant au retour des touristes de métropole et, d'après l'entourage proche de Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, ce n'est pas pour maintenant...


Rédigé par le Jeudi 18 Février 2021

Selon l'entourage proche de Sébastien Lecornu la reprise du tourisme dans les Antilles ce n'est pas pour maintenant - Crédit photo : ADP
Selon l'entourage proche de Sébastien Lecornu la reprise du tourisme dans les Antilles ce n'est pas pour maintenant - Crédit photo : ADP
Jusque fin janvier 2021, tout allait bien pour les Antilles françaises.

Le soleil était bien chaud, les touristes présents, les chiffres de la covid encourageants, malgré les vacances de Noël, puis tout a dérapé, d'un coup d'un seul. Il a suffi d'une phrase de Jean Castex pour que les nuages s'amoncellent au-dessus des têtes de l'autre côté de l'Atlantique.

Le 29 janvier 2021, le Premier ministre réinstaurait les motifs impérieux pour se rendre dans les territoires ultramarins.

Sauf que quelques semaines après l'annonce, les mutations du virus sont présentes en Guadeloupe (10 cas), à Saint-Martin (5) et à Saint-Barthélemy (5) selon le dernier bulletin de l'Agence Régionale de la santé.

"Pour éviter le confinement, nous avons mis en place ces motifs pour protéger les territoires insulaires d'une circulation massive des variants au sein de la population.

Cette propagation pourrait rapidement engorger les systèmes hospitaliers, notamment aux Antilles,
" nous confie une personne de l'entourage du ministre des Outre-mer.

Actuellement un territoire fait les frais de la contagion accrue de ces mutations, puisque Mayotte fait face à une déferlante du variant Sud-Africain, ayant contraint le préfet à reconfiner le territoire.

Maintenant que les variants sont sur place, sans l'importation touristique, qu'est-ce qui justifie le maintien des motifs impérieux pour se rendre dans ces territoires ?

Les motifs impérieux protègent la population et permet à l'économie locale de tourner

A destination, c'est peu de dire que c'est la fête à la grimace.

"Nous sommes passés d'établissements pleins à 10% d'occupation. Nous avons perdu 90% de la clientèle, le chiffre s'est effondré. Nous parlons là, d'un château de cartes qui s'effondre, car à un moment donné les piliers économiques vont tomber," nous expliquait Patrick Vial Collet.

Une situation et une grogne qui ont bien été entendues par l'exécutif.

Sauf que ce n'est pas l'économie qui guide actuellement les décisions du gouvernement français, mais bien l'épidémie et sa crainte.

"Dès le début de la 2e vague, nous avons décidé que les Outre-mer seraient différenciés par rapport à l'Hexagone.

Si les motifs impérieux sont une contrainte pour le secteur du tourisme, cela permet d'avoir une économie endogène qui fonctionne,
" recadre le proche collaborateur de Sébastien Lecornu.

Ainsi, actuellement en Guadeloupe, la vie ressemble quasiment à celle du monde d'avant, avec des bars et des restaurants ouverts, alors que la métropole vit calfeutrée.

Et alors que la profession plaide pour une réouverture des frontières, car elle ne protègerait pas contre la propagation de l'épidémie, du côté du gouvernement, l'argument n'est pas audible.

"Que vous regardiez la situation sanitaire internationale ou les études scientifiques sur les variants, rien ne nous rassure. A Saint-Barth, même avec des tests J+1, J+2, J+4 et J+7, cela ne marche pas. Le taux d'incidence est à plus de 500, c'est énorme."

D'ailleurs sur ce point, l'exécutif prépare un nouveau plan de soutien à une industrie grandement fragilisée à destination. Sébastien Lecornu et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat en charge du Tourisme ont rencontré cette semaine Bruno Le Maire, ministre de l'Economie pour convenir d'une énième batterie d'aides.

La levée des motifs impérieux ne devrait pas se faire avant... des mois

"Nous rappelons tout de même que plus de 500 millions d'euros ont été mis sur la table pour les entreprises touristiques ultra-marines. Nous entendons bien les professionnels, mais assez peu de pays ont consenti autant d'effort," met en exergue, cette personne proche du ministre.

En somme, malgré la difficulté du moment l'Etat répond présent et continuera. Si des aides sont en préparation et devraient être prochainement annoncées, alors cela signifie que le tourisme ne repartira pas avant un moment dans les territoires d'outre-mer.

A l'heure actuelle, il n'existerait aucune condition, ni critère sanitaire fixés par le gouvernement pour envisager une levée des motifs impérieux.

"Malheureusement, nous n'avons aucun signe sur le plan sanitaire qui nous rassure ou nous permettrait de les lever.

Malgré les motifs impérieux, nous avons déjà des cas de variants britanniques et sud-africains, alors imaginez un peu si nous enlevions cela ?
" questionne, le collaborateur.

Vous l'aurez compris : l'heure n'est pas à la reprise, d'autant que le gouvernement attend attentivement, les premiers effets des vacances de février, sur la courbe des contaminations.

Avant de prophétiser sur une possible reprise et une 3e ou 4e vague, le cabinet de Sébastien Lecornu a un message à faire passer aux acteurs de l'industrie.

"C'est un long tunnel, pour tout le monde, soyons solidaires, comme le gouvernement l'est. Malheureusement nous n'avons plus que la solidarité, parce que nous sommes tous dans le même bateau."

Face à des variants qui ne sont pas appelés à disparaître, une vaccination sur un rythme apathique, et des nouvelles mutations qui inquiètent, le tourisme se trouve dans un long tunnel, dont la lumière de la sortie est à peine perceptible.

Allons-nous devoir encore attendre, attendre et attendre, pendant encore de nombreuses semaines et mois ?

"Ça parait inéluctable, comme de nombreux secteurs économiques malheureusement.

La vaccination obligatoire ce n'est pas aujourd'hui à l'ordre du jour. Le président de la République a été clair, il n'y aura pas d'obligation de se faire vacciner pour se rendre dans un hôtel, un restaurant ou prendre un avion.
"

C'est une maigre victoire...

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Yves BROSSARD le 19/02/2021 09:30 | Alerter
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Le ministère des Outre-mer précise : « Si les motifs impérieux sont une contrainte pour le secteur du tourisme, cela permet d'avoir une économie endogène qui fonctionne ».

Mais, comme le précise TOURMAG, « actuellement en Guadeloupe, la vie ressemble quasiment à celle du monde d'avant, avec des bars et des restaurants ouverts, alors que la métropole vit calfeutrée. »

Ce qui veut dire que les Outre-mer sont prêtes à limiter le risque « venu de l’étranger » mais ne sont pas prêtes à limiter le risque venu de l’intérieur. Une situation déséquilibrée sur laquelle il faudra bien s’expliquer à un moment ou un autre, et qui nourrit des tentations dangereuses pour l’unité. Et, en tout état de cause, si on privilégie « l’économie intérieure » au détriment de « l’économie extérieure », alors c’est à la première de payer l’indemnisation de la seconde et non à l’Etat. Un choix raisonné doit s’assumer.

Quand on parle d’une « économie endogène », il vaudrait mieux parler d’une économie administrée et la distinguer de l’économie réelle, car les industries touristiques sont les seules à importer de la valeur ajoutée et de la richesse. Et qui plus est, les seules à permettre d’espérer que l’on renonce un jour à une économie assistée.

Le ministère des Outre-mer évoque : « Nous rappelons tout de même que plus de 500 millions d’euros ont été mis sur la table pour les entreprises touristiques ultra-marines. Nous entendons bien les professionnels, mais assez peu de pays ont consenti autant d'effort ».

On serait heureux de voir la publication du détail de ces millions « mis sur la table » sur le site internet du ministère des Outre-mer, et on mesurera alors, quelles sont les réalités, et quelles sont les tables les mieux garnies.

Et s’il s’agit de prêts, ce ne sont en aucun cas des aides, ni des indemnisations. Et les aides aux salariés ne sont pas des aides aux entreprises.

Et il serait nécessaire d’indemniser autant les professionnels des industries touristiques locales, que les agents de voyages que l’on prive de la faculté de vendre les outre-mer français.

Le ministère des Outre-mer plaide : "C'est un long tunnel, pour tout le monde, soyons solidaires, comme le gouvernement l'est. Malheureusement nous n'avons plus que la solidarité, parce que nous sommes tous dans le même bateau."

Nous acceptons bien évidemment la solidarité, mais pas unilatérale ; la solidarité réciproque, c'est celle qui indemnise ceux qui sont les moins pénalisés par la situation. Osons afficher les réalités. Il y a des privilégiés, qui ne souhaitent pas que l'on touche à leurs privilèges. Est-ce ça la solidarité "moderne" ?

Allons payer les salariés du « privé » à 70% avec de la « solidarité » tandis que les salariés du « public » sont payé à 100% avec des euros.

Ce n’est plus la dévaluation de la monnaie, c’est la dévaluation des producteurs au détriment des consommateurs.

2.Posté par Yves BROSSARD le 19/02/2021 09:49 | Alerter
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La solidarité réciproque, c'est celle qui indemnise ceux qui sont les moins pénalisés par la situation : je voulais dire la solidarité réciproque, c'est celle qui indemnise ceux qui sont les plus pénalisés par la situation !
Vous m'aurez compris, naturellement.
C'est un beau lapsus que j'ai fait là, révélant mon trouble, en disant que la solidarité actuelle, c'est celle qui indemnise ceux qui sont les moins pénalisés par la situation, mais qui n'indemnise pas (ou mal) ceux qui sont les plus pénalisés par la situation.

3.Posté par Isabelle le 19/02/2021 17:45 | Alerter
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moi j ai envie d’aller voir mes parents j ai pas de motifs mpérieux ca fait un an que je ne suis pas aller en guyane j’en ai marre. Faudrait un moment nous laisser vivre nos vie. Merci.

4.Posté par Jean DA LUZ le 19/02/2021 17:52 | Alerter
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Pour @Isabelle : le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a précisé ce mardi que le retour des étudiants ultramarins dans leur région d'origine faisait bien partie des motifs impérieux ! Après pour es autres cas, la situation est plus compliquée...

5.Posté par Isabelle le 19/02/2021 18:01 | Alerter
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Je ne suis pas étudiante je travaille en France, J ai mon adresse en France, ce sont mes parents qui résident en guyane, il faut peut être que un des deux décèdent la j aurai un motifs impérieux mais ce n'est pas le but Bref ça me fatigue.

6.Posté par Lola le 20/02/2021 14:18 | Alerter
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Bonjour,

L’état répond présent, vraiment ? Vous oubliez tous les vides juridiques et ils sont très nombreux. Combien d’entreprises mettront la clé sous la porte si cette situation continue? Je vis de la location saisonnière en Guadeloupe et mon code APE ne me permet pas de toucher les aides alors que ma perte de chiffres d’affaires est de plus de 70%.
C’est scandaleux de penser que dans un sens. La majorité des gens de cette île vive du tourisme et non de l’économie locale.
Il faut qu’ils nous laissent travailler !!! Chacun doit prendre ses responsabilités et ce n’est pas le touriste qui a du faire un test PCR et un isolement de 7 jours qui sera le réel facture de risque mais plutôt tous les regroupements familiaux et amicaux. Alors arrêtons l’hypocrisie! les décisions sont en train de détruire toute l’économie. Quelle tristesse...

7.Posté par Schmitt le 18/03/2021 14:05 | Alerter
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Quid des personnes vaccinées ?
Une menace pour les îles ?

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