TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo DestiMaG  



Algérie : le désert s'ouvre (enfin) aux touristes français

L'Algérie pourrait-elle s'ouvrir encore davantage au tourisme ?


Les lignes bougent. Le Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères a levé ses restrictions de voyage dans le désert algérien. Maurice Freund, fondateur de Point Afrique, va ainsi relancer des voyages dans le Sahara algérien dès le 17 décembre soutenu, notamment, par les marques aventures du groupe Voyageurs du Monde. Ce changement pourrait-il augurer d'une ouverture plus large de l'Algérie au tourisme ?


Rédigé par le Mercredi 19 Octobre 2022

Point Afrique va affréter un vols vers Djanet dans le Sud Est de l'Algérie et relancer les voyages dans le désert algérien - Depositphotos.com Auteur muha04
Point Afrique va affréter un vols vers Djanet dans le Sud Est de l'Algérie et relancer les voyages dans le désert algérien - Depositphotos.com Auteur muha04
Le désert algérien s'ouvre à nouveau aux voyageurs français.

Au lendemain de la visite de la Première Ministre Elisabeth Borne, le Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères a fait évoluer sa carte "sécurité" passant notamment Djanet dans le sud du pays de rouge (formellement déconseillé) à l'orange (déconseillé, sauf raisons impératives).

Un changement de couleur qui permet à Point Afrique d'envisager un retour des touristes dans la zone.

"Tout est pratiquement bouclé. Nous avons eu l'autorisation de l'aviation civile pour proposer dès le 17 décembre un vol depuis Paris Orly, directement sur Djanet avec Air Algérie." se réjouit Maurice Freund qui a bon espoir que cette ville du sud-est du Sahara passe très vite en jaune pâle (vigilance renforcée). "Le Quai d'Orsay pourrait revoir sa position dès janvier 2023". assure-t-il.


"L'Algérie est un pays où l'on est loin de l'insécurité des années 90"

Ce vol est bien sûr ouvert à l'ensemble des voyagistes qui souhaiteraient programmer le Sud algérien.

Déjà Jean-François Rial, président de Voyageurs du Monde a assuré tout soutien à Maurice Freund : "Je soutiens cette initiative à titre amical et économique. Nous allons pouvoir renvoyer des voyageurs dans le désert à travers nos marques Terres d'Aventure, Nomade et Allibert"



"C'est une très bonne nouvelle" affirme également Amine Lagoune, gérant du réceptif Algérie Tour "cela va inciter d'autres tour-opérateurs à programmer l'Algérie".

Jusqu'ici cette zone était encore strictement déconseillée par le Quai d'Orsay, alors que d'autres nationalités, Américains, Italiens ou encore Allemands, profitaient déjà depuis plusieurs années de la beauté du désert algérien.

"L'Algérie est un pays où l'on est loin de l'insécurité des années 90," rappelle Brahim Oumansour, chercheur associé à l'IRIS. "Le pays est sécurisé, il n'y a pas vraiment d'enjeu majeur à part tout au Sud près des frontières avec le Mali ou le Niger.

Tout ce qui concerne le nord du pays et l'intérieur nous ne sommes pas moins en sécurité qu'en France, ou que dans les pays voisins (Maroc et Tunisie ndlr)"
ajoute le chercheur.

Le visa : un frein au développement touristique

Il reste un frein majeur : les délais d'obtention des visas. Un sujet dont se seraient emparées les autorités algériennes : "J'ai rencontré le Consult général à Paris qui m'a promis que la délivrance des visas n'excèderait pas 8 jours. Nous allons gérer nous-mêmes l'obtention des visas directement au consulat à Paris", précise Maurice Freund.

"Tant que cette question n'est pas réglée, elle risque d'entraver la politique d'ouverture du secteur touristique algérien" souligne Brahim Oumansour "les autorités algériennes vont devoir faire des concessions et proposer une politique pragmatique.

Les deux pays voisins (Maroc, Tunisie ndlr) qui sont aussi concernés par les tensions migratoires avec la France n'appliquent pas la même réciprocité pour des raisons économiques.
" analyse-t-il. L'Algérie lâchera-t-elle du lest ?

Oui, si l'on en croit le Premier Ministre algérien Aïmene Benabderrahmane, qui a annoncé la création et le lancement "imminent" d’un visa électronique sans toutefois préciser de date.

Une annonce qui pourrait augurer d'une volonté d'ouverture plus large du pays au tourisme. La cinquième session du Comité Intergouvernemental de Haut Niveau (CIHN) algéro-français, qui s’est tenue les 9 et 10 octobre 2022, fait clairement état de la volonté d'une coopération et d'un partenariat plus resserré des deux pays dans plusieurs secteurs économiques dont celui du tourisme. (voir document pièce jointe ci-dessous).

Vers une ouverture plus large au tourisme ?

"Il y a une volonté politique d'ouverture et c'est relativement nouveau" constate Maurice Freund.

Ce que confirme Brahim Oumansour : "Les autorités algériennes ont cette ambition et ont même la nécessité de sortir le pays de la dépendance aux hydrocarbures. La manne pétrolière a souvent dissuadé le développement d'autres secteurs en Algérie y compris le développement du tourisme.

C'est un secteur qui a été complètement abandonné, par rapport aux voisins tunisien ou marocain.

C'est un véritable paradoxe, car c'est le plus grand pays de la zone et le plus diversifié de la région. Il part du Sahara jusqu'aux montagnes de Kabylie avec un large accès au littoral méditerranéen.

Pourtant le tourisme algérien reste un tourisme local et très peu développé. Les chaînes hôtelières y sont très peu représentées. Il souffre également du manque de routes et de lignes ferroviaires."


En effet le potentiel est énorme. Outre la fréquentation VFR (Visiting friends and relatives), et le retour des Algériens résidents en France, le pays pourrait attirer bon nombre de curieux avides de découvrir un pays encore vierge.

"Nous vendons depuis quelques année les zones du Nord chez Voyageurs du Monde, et ça marche assez bien" reconnait Jean-François Rial.

Mais il "pourrait aussi attirer les pieds-noirs, harkis, juifs d'Algérie qui pourraient choisir l'Algérie comme destination touristique" précise Brahim Oumansour. C'est une des spécialités d'Algérie Tour qui travaille notamment avec les rapatriés d'Algérie et des anciens combattants : "les émissions diffusées en France donnent un autre regard sur l'Algérie et nous avons pas mal de demandes depuis septembre, nous sentons une belle reprise sur les circuits culturels" précise Amine Lagoune.

Il n'en demeure pas moins que l'on effacera pas d'un coup de baguette magique l'empreinte du passé colonial de la France en Algérie, une longue histoire jalonnée de rendez-vous manqués et une sorte de "Je t'aime moi non plus" qui explique pourquoi la France et l'Algérie ont eu jusqu'ici tant de mal à s'ouvrir l'un à l'autre...

Communiqué conjoint 5e session du Comité Intergouvernemental de haut niveau Algero-français (CIHN)


Céline Eymery Publié par Céline Eymery Rédactrice en Chef - TourMaG.com
Voir tous les articles de Céline Eymery
  • picto Facebook
  • picto Twitter
  • picto Linkedin
  • picto email


Lu 6084 fois

Tags : algérie
Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >











































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias