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Futuroscopie - Images touristiques : quand les couleurs imposent leurs codes 🔑

Le décryptage de Josette Sicsic (Futuroscopie)


Une bonne façon d’optimiser les capacités de séduction d’une image touristique revient au choix des couleurs. Mais, à l’heure où les clientèles sont en pleine diversification et proviennent de tous les continents, mieux vaut savoir et admettre que le langage chromatique n’est pas universel. Différent selon les cultures, il entraîne des perceptions plus ou moins positives... Décryptage.


Rédigé par le Mardi 5 Mars 2024

Le noir : l’espoir bafoué

Les couleurs n'ont pas toutes les mêmes significations selon les pays, les religions ou les traditions - Depositphotos.com  Auteur SSilver
Les couleurs n'ont pas toutes les mêmes significations selon les pays, les religions ou les traditions - Depositphotos.com Auteur SSilver
Le noir est également considéré comme la couleur du deuil et de la mort, mais de façon beaucoup plus accablante que le blanc. Le deuil noir, c’est le deuil sans espoir.

On redevient cendre, on retourne à la terre, et non au ciel. C’est la perte définitive, la chute sans retour dans le néant.

Mais, le noir a de nombreuses autres significations. Dans la symbolique occidentale, il est également associé à la sobriété, à l’élégance et au raffinement, à la richesse, et au luxe (ex. : le smoking et autres tenues de cérémonie).

C’est aussi la couleur de l’autorité, de la puissance, de la dignité, du pouvoir et de l’austérité (ex. : la robe de l’ecclésiastique, l’uniforme du policier, du surveillant, de l’avocat, du juge).

Le noir peut aussi être une couleur transgressive, la couleur de la révolte et de l’anarchie (le drapeau noir).


Le Bleu : calme, spiritualité, évasion

Dans la plupart des civilisations, le bleu était la couleur des dieux. Les lieux de résidence des divinités sont souvent de couleur bleu, comme l’Olympe et le Paradis.

Cette association du bleu et des divinités est en parti liée au bleu en tant que couleur du ciel. Dans cette optique, le bleu acquiert toutes les valeurs symboliques du ciel : la liberté, l’évasion spirituelle, la calme et la sagesse.

Le bleu représente les principales divinités (Zeus, Amon-Râ, Junon, Vishnou, ...), ou les personnages religieux importants (le christ, la vierge Marie, ...). En Chine, il symbolise le Tao, la Voie sacrée, le principe insondable des êtres.

Le bleu est également la couleur préférée des Occidentaux.
Couleur plus consensuelle, elle est omniprésente autour de nous. On la porte tous les jours, c’est la couleur du « blue Jeans » créé par Levis-Strauss, tenue passe-partout par excellence. Symbole de paix, c’est également la couleur de nombreuses institutions comme l’ONU ou l’Union Européenne.

Le bleu ne suscite pas partout le même engouement. Rejeté ou méprisé en Asie, il est la couleur de la caste indienne la plus basse, les Sudra (intouchables), celle du deuil de Turquie ou de la minorité chrétienne en terres d’Islam.

Le vert : la renaissance de la nature

Le vert est la couleur de la nature au printemps. Elle correspond à la renaissance de la nature, à la croissance, à la jeunesse, à l’expérience. C’est une couleur tiède, accueillante, comme la nature printanière.

C’est également la couleur de la connaissance, et donc de la justice. Au Moyen-âge, les médecins et les apothicaires portaient des chapeaux verts car ils utilisaient des plantes. Cette couleur est d’ailleurs restée celle des pharmaciens dans l’Armée.

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De nombreuses cultures valorisent la couleur verte. Dans la mythologie celtique, l’île des bienheureux, l’Irlande, était la Verte Erin.

En Chine, elle correspond au Tschen - ébranlement -
ce qui correspond au jaillissement de la nature au printemps, mais aussi au bois, à l’espérance, à la force, à la longévité, donc à l’immortalité.

En Inde, les eaux primordiales vertes donnèrent la vie, et Vishnu, porteur du monde, est symbolisé par une tortue au visage vert. Elle est également perçue positivement par les religions monothéistes.

Pour l’Islam, la couleur verte correspond au salut, d’où le drapeau vert qui rappelle le manteau du prophète Mahomet.

Pour le Christianisme, le vert représente la régénération de l’âme, la charité, la sagesse, c’est la couleur de la Vierge et de L’Enfant Jésus et du Christ après sa crucifixion. Au Moyen-âge, la croix et les instruments de la passion étaient représentés en vert.

Le jaune : l’or et la lumière

Le jaune est la couleur du soleil, de la lumière et du métal le plus précieux, l’or. Cette couleur possède une vertu magique. C’est le symbole de jeunesse et de force. Dans pratiquement tous les peuples l’or fût lié à la richesse, donc à la noblesse, au pouvoir.

En Inde, le jaune est la couleur de la robe des moines bouddhistes.

En Chine c’est la couleur de l’Empereur qui est au centre de la terre, comme le soleil est au centre du ciel. Pour les chrétiens le jaune est couleur d’éternité et l’or est son métal.

Mais la couleur jaune est ambivalente. Si elle évoque l’or et le soleil, c’est aussi la couleur jaune qui annonce l’automne et qui dessèche la nature. Si le jaune brillant correspond à la richesse et à la gloire, le jaune pâle signifie trahison, hypocrisie, avarice et envie.

Pour l’Islam le jaune est lié à la trahison et la déception. En Chine les sources jaunes mènent au royaume des morts. Dans le théâtre de Pékin, le maquillage jaune des acteurs signifie cruauté, dissimulation, cynisme. Chez les Chrétiens, le jaune signifiait aussi trahison : Judas est représenté avec une robe jaune ainsi que les Juifs.

Vers la fin du Moyen Age, le jaune est lié au désordre, à la folie : les bouffons et les fous sont habillés en jaune (le nain jaune). Le jaune est associé à Lucifer, au soufre, et aux traîtres. Paradoxalement, il correspond aux maris trompés alors qu’originellement il indiquait le trompeur.

Le rouge : la force

Couleur du feu et du sang, le rouge est considéré comme un symbole fondamental du principe de vie avec sa force, son éclat, sa puissance. Attribut de Mars, dieu de la guerre, c’est une couleur masculine, donc brûlante et violente.

Cette couleur est également très ambivalente, et cette ambivalence existe dans toutes les civilisations : le feu éclaire, brille, réchauffe, protège, tout comme il brûle et détruit.

Il faut alors distinguer deux rouges : le rouge éclatant qui est centrifuge, diurne, mâle, tonique, et incite à l’action... et le rouge sombre qui est tout au contraire nocturne, femelle, secret et à la limite centripète.

L’un entraîne, encourage, provoque, c’est le rouge des drapeaux, des enseignes, des affiches publicitaires...

L’autre alerte, retient, incite à la vigilance et à la limite, inquiète : c’est le rouge des feux de circulation et des panneaux routiers, ou la lampe rouge interdisant l’entrée d’un bloc opératoire.

Le blanc : la pureté du monde avant le monde

Dans la symbolique occidentale, le blanc est généralement associé à la pureté, à l’innocence, à la chasteté, à la paix (le drapeau blanc), à la virginité, au mariage, à la spiritualité (couleur de la Papauté), ou encore à la sainteté (les anges).

L’origine de cette symbolique vient du caractère immaculé et absolu de la lumière blanche, mais également du fait que le blanc soit la couleur de la neige et du lait maternel. Cette symbolique du blanc était déjà présente dans les cultures européennes antiques, notamment chez les Latins et les Celtes.

Cependant, le blanc peut aussi être associé à une symbolique contraire, celle de la vieillesse (les cheveux blancs), et de la mort (le linceul, les os). C’était le cas au Moyen-âge où le blanc était la couleur du deuil des reines de France.

Dans la symbolique africaine et asiatique (Chine, Inde ou Japon), le blanc est également considéré comme la couleur du deuil et de la mort. Mais cette vision du deuil n’est pas négative, car la mort est considérée comme le passage obligé vers un nouveau monde, une renaissance dont le blanc évoque la pureté.

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com

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